mercredi 22 septembre 2004

Droite Suisse dans un gauche anglais

Il commençait à se faire tard et le bar, désert. Nous étions quasiment les seuls assis à une table. Autrui discutait ferme, appuyé au bar. Ça rigolait partout.
Dans un anglais gauche, un jeune visiblement étranger sorti de nulle part (mais probablement d'ailleurs qu'ici) nous a demandé s'il pouvait s'asseoir à notre table. Il n'avait d'yeux que pour mon amie M-È assise à ma droite, et n'a guère prêté attention au tour de présentation. Elle a toujours été plus belle que moi, alors j'ai abdiqué. J'aurais abdiqué anyway.
Aussitôt assis, il a levé son verre. «To the Queen!»
J'ai eu une soudaine crampe au colon...

En moins de 15 minutes, on a appris qu'il était suisse, qu'il détestait les enfants et qu'il méprisait les femmes prêtes à laisser leur conjoint s'occuper du bébé pendant qu'elles travaillaient. De plus, malgré le fait qu'il était contre la militarisation, il portait une casquette de l'armée suisse (j'étais déçu, pas de tournevis ni de lame rétractable dans la palette) et il avait une fixation tout européenne sur les États-Unis. Il n'a même pas ri quand j'ai vanté les mérites des forces navales helvétiques...
Out. Mort. Next.
Retrait préventif automatique, nous sommes allés empoigner des bouts de bois pour empocher quelques boules de billard. Pour se protéger aussi.
Il a dû se demander ce qu'il avait bien pu dire. Seul à la table, il a surveillé nos manteaux une bonne quinzaine de minutes avant de partir à 2h48 pile.
Précision suisse.

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