mardi 31 octobre 2006

lundi 30 octobre 2006

Attention, je vous écoute...

« Je peux comprendre que de temps en temps, un gars ait le goût de regarder les feuilles pendant un an. »
Daniel Gosselin

...Mais pas plus qu'une fois par année!

vendredi 27 octobre 2006

Un Prof près de chez vous, sixième partie : le pseudo-Français

Le plus grand drame du pseudo-Français est de ne pas être né en France. Il adore la Frânce! Mieux : il vénère Pâris! Nation du savoir et de l’intellectualisme, seule et unique source du théâtre, de la littérature… D’ailleurs, la littérature qui n’en sort pas n’est pas de la littérature. Ce professeur ne se donne même pas la peine d’ouvrir un roman québécois tant c’est de la sous littérature.

Le pseudo-Français ne lit que des livres qui ont gagné des prix et recevra invariablement, lors de l’échange de cadeaux de Noël, le livre récipiendaire du prix Goncourt. Ce soir-là, si le vin est bon, on l’entendra dire tabarnak avec le même regard joyeux qu’ont les enfants qui s’oublient à un plaisir défendu. Au retour des vacances, il sera redevenu lui-même et il rentrera au département en maugréant tout haut contre la neige, le froid ou dieu sait quoi, parce que pour lui, un Français, ça rouspète.

Le théâtre québécois subit le même sort que sa littérature; rien de bon ne peut émerger de ce côté-ci de l'océan, sauf si les créateurs s’appellent Robert Lepage ou Wajdi Mouawad.

Le pseudo-Français se nomme Gaétan Hébert ou Marie-Thérèse Toupin, mais cultive un accent impossible dont même les Français ne peuvent donner l’origine. Il vous dira que c’est parce qu’il a un jour enseigné en Europe, ce qu’une rapide recherche confirmera : en 1991, il y a travaillé trois mois… Depuis, il ne soupe plus mais dîne, il ne dit pas fin de semaine mais weekend, il ne magasine plus mais fait du shopping… car rien n’est plus français que de l’anglais avec un accent.

mardi 24 octobre 2006

Un Prof près de chez vous, cinquième partie: la pédagogue

L’œil extérieur verra en la pédagogue cette professeure dynamique et motivée que tous rêvent d’avoir et ce, malgré ses dizaines d’années d’expérience qui semblent avoir épuisé toutes énergies chez ses collègues. Cet habit lui permet d’être connue jusque dans les hautes sphères ministérielles. Cependant, le jupon dépasse…

Cette professionnelle, appelons-la Monique, court les formations pédagogiques offertes lors de weekends dans les hôtels de la province. Elle y connaîtra par leur prénom la plupart des conférenciers qui y sont invités. Monique y parlera du manque d’attention dont font preuve ses étudiants, qu’elle considère souvent comme des débiles légers. Pourtant, alors que les conférenciers déblatèrent, elle parle avec ses voisines tout le temps, fait répéter le lecteur, pose des questions trente minutes en retard, parfois sans écouter la réponse. Les profs sont les pires étudiants et elle tâche de le prouver.

Monique parle en long et en large de tout, et semble bien incapable de concision. Les gens qui la croisent auront beau multiplier les signaux de fin de communication – ces «bon b’en», «ouain, il est tard» et autres «ouaaaaaaais… ouais-ouais» - elle continuera à s’étendre sur l’ordre du jour de la prochaine réunion départementale. Elle a une opinion franche et directe sur tout, et pour Monique, être prof, c’est avant tout le dire.

Elle connaît toutes les techniques pédagogiques et tente souvent de les appliquer le temps d’un flop, car elle est incapable de se mettre à la place de l’étudiant : son plan de cours contient huit pages de descriptions techniques de l’apprenant, elle y cite des didacticiens allemands (en allemand) et aura une liste d’interdits longue d’une page et demie. À l'opposé, dans ses cours, elle aborde des textes qui parlent de groupes rock sur le déclin, de l’amour entre un jeune et son vélo rouge, ou de l’histoire inusitée du créateur des Pokémons.

Elle a obtenu moult dégrèvements au fil des ans, la plupart pour créer des banques de données qui recoupent divers traits estudiantins pour un meilleur test de sortie, dresser des listes de matériel pédagogique obscur ou établir des lexiques spécialisés. Elle inondera ses collègues d’anecdotes et de statistiques pendant la rédaction de son rapport, puis le tout s’estompera dans un étrange et profond silence. Un soir, dans cinq ou six ans, peu avant de s’endormir, un prof se souviendra que Monique avait travaillé sur quelque chose… mais quoi?

**

Je vous rassure, il ne me reste que deux profs - et non les moindres: le pseudo-français et la revanche des tronches. Après, retour à l'heure normale...

jeudi 19 octobre 2006

Un Prof près de chez vous, quatrième partie: le bordélique

L’environnement du bordélique tient du parfait négatif de celui du colonel. Le restaurant Zaziummm est zen au côté de cet univers surchargé : photos, découpures de journaux, posters étranges, livres empilés par dessus d'autres livres, certains ayant sûrement une valeur archéologique, bibelots de vente de garage, tout prouve que son bureau lui sert probablement d’entrepôt. Si on fouille bien, on y trouvera un bâton de hockey, quelques briques ou des bouteilles de bière vides.

Pour le bordélique, l’organisation tient de l’utopie. Il prétend cependant avoir un ordre personnel que lui seul comprend. Bien qu’il ait un classeur et des chemises, son système de classement est géo spatial : demandez-lui une feuille, par exemple l’ordre du jour de la prochaine réunion départementale, et il saura que cette feuille est sur le bureau, dans la pile du coin avant droit, dans le tiers inférieur. Le bordélique mettra tout de même 45 minutes bien chronométrées avant de la trouver, sans compter qu’il aura fait trois nouvelles piles de feuilles avec celle déplacée.

Ainsi, l’étudiant qui arrive à l’improviste pour avoir une copie du devoir remis au cours précédent est source d’anxiété, et la plus grande crainte du prof bordélique serait de tomber sur le travail non corrigé d’un étudiant qu’il a failli couler trois ans auparavant.

Son enseignement va dans le même sens. Ce type de prof sait à peu près où il s'en va, sans plus. Sa hantise de l’ordre en fait un improvisateur hors pair. En classe, il digresse sans cesse, profitant souvent d’un courant oblique pour suivre une autre voie que celle prévue. Invariablement, le bordélique émergera à la onzième semaine, réalisant soudainement que la session se termine bientôt et qu’il n’a couvert que la moitié du programme.

À la fin de la session, après une remise de notes à la dernière minute, le bordélique se jurera de faire un grand ménage dans son capharnaüm. Et le jour où il mettra enfin la main à la pâte, un collègue l’invitera à prendre une bière en lui demandant s’il n’aurait pas une petite place en périphérie de son amoncellement pour entreposer une dizaine de 33 tours qui lui semblent sacrilège de jeter…

Prof suivant: le pédagogue.

mardi 17 octobre 2006

Un Prof près de chez vous, troisième partie: le colonel

Maintenant que les fondateurs sont définis, voyons le reste du clan.
Aujourd’hui, le colonel.

Un jour il y a longtemps, pour une raison inconnue, un homme normal décida que plus jamais on ne rirait de lui, qu’il en avait son voyage de se faire prendre pour une valise, et qu’il saurait prévoir toute éventualité. Cet homme est devenu droit et ferme, prévoyant et méthodique, rigide à tous les égards. Cet homme est le colonel.

Le colonel connaît les règles et sait les appliquer. Pour ses collègues, il est le livre de lois auquel on revient en cas de doute. Pour les étudiants, il est une guillotine qui attend un repas. Peu d’entre eux viennent d'ailleurs le visiter. D’abord parce que dans ses cours les zones grises n’existent pas, ensuite parce que peu ont le courage de s’y frotter. L’étudiant qui s’y résignera sera observé par un regard couvert de verres épais comme ces lunettes de nerds qu’on retrouve au Dollorama, fera face à un homme habillé d’une chemise bien repassée sous laquelle on devine la force brute et noueuse de celui qui vit les poings serrés. Les chances de clémence sont minces, mais s’il l’obtient, l’étudiant sortira de sa rencontre avec le même soulagement que celui qui voit la vague du tsunami se retirer de son exiguë chambre d’hôtel.

On distingue le bureau du colonel de celui de ses collègues par la propreté qui y règne : chaque pile de travaux a sa couleur, chaque couleur, sa tablette. Peu de livres, peu de crayons, peu de bibelots, voilà l’univers qui l’entoure. C’est dans ce reg humain que le colonel travaille, parfois jusqu’à tard le soir, car il déteste apporter du travail à la maison.

En classe, le colonel est un partisan de la ligne dure. Son plan de cours, préparé des mois à l’avance, est archi-détaillé, chaque heure des 45 de la session minutieusement décrite. La surprise et l’improvisation lui sont étrangères. Ainsi, aucun retard n’est toléré et l’homme au regard dur ne semble ressentir aucun remord à couler un étudiant qui a obtenu 59,4%. Pendant ses cours, tout est jaugé, dirigé, minuté. Les étudiants ne l’aiment guère, mais tous doivent admettre qu’ils réussissent bien sous sa gouverne. Son austérité n’aura d’égal que le respect craintif qu’il obtiendra de sa troupe. Heureusement d’ailleurs, car le moindre écart de conduite, même un modeste murmure pendant un examen, l’agresse tels des ongles sur un tableau noir. Sa contenance éclatera alors, parfois à grands cris. Mais tant que tous, étudiants comme collègues, respectent les règles, il offre un quotidien discret et sans éclats où se terre une cicatrice douloureusement muette.

Demain (menfin, prochainement): le bordélique.

lundi 16 octobre 2006

Un Prof près de chez vous, seconde partie: le hippie

Comme le bobo, le hippie est en voie d’extinction. Il est aussi présent au département depuis la création des cégeps, à la différence que le cégep s'est construit autour de lui alors qu'il gisait là, par terre, trop gelé pour bouger. Il est resté à enseigner par amour de la poésie et des quelques étudiantes libertines du début des années 70.

Il a à son actif deux ou trois obscurs recueils de poésie ainsi qu’un casier judiciaire (trouble de la paix publique lors d’une manifestation en 1980 et possession simple de stupéfiant en 1976, 1979, 1985 et deux fois en 1992). De cette époque ne reste qu'une barbe dont la moustache est un peu plus jaune sous les narines, et une couronne de cheveux qu'il persiste à garder longs et attachés en queue de cheval. Peu importe le cours qu'il donne, il en profite pour faire de l'éducation sociale; le hippie parle des manifs auxquelles il a participé, vilipende le désengagement social des jeunes d'aujourd'hui et maudit les consignes disciplinaires collégiales, comme les présences obligatoires ou la remise de notes. Pour lui, éduquer, c'est faire les citoyens de demain : le français saura attendre.

Son pendant féminin, bien qu’elle jubile tout autant que son homme à l'idée de manifester devant les bureaux du ministère de l'éducation, est plus soft. Ses sessions débutent par une séance où tous les étudiants doivent se toucher sans user de leurs mains. Elle enseigne au feeling et laisse passer les étudiants qui ont de bonnes vibrations, même s’ils ont une moyenne de 45%.

Bien que son apparence soit moins caractéristique que celle du mâle hippie, on la repèrera facilement en demandant à tous comment ça va : elle sera la seule à y répondre franchement - elle est d’ailleurs la seule à dire les chose franchement – et elle dévoilera des recommandations de son psy (voir qu’il serait temps pour elle de se reposer et de s'acheter un soutien-gorge). Elle mettra minutieusement en application ces ordonnances et le midi, on pourra la voir errer en rêvassant sur le terrain devant le cégep, parfois une plante en pot dans les bras. Malgré cela, elle épuisera sa banque de congés de maladie en quelques semaines.

Elle prendra sa retraite doucement, heureuse de vivre malgré les trois burnouts de sa carrière. Lui mourra d'une crise de foie aiguë deux ans avant la retraite.

Demain: le colonel

dimanche 15 octobre 2006

Pause actualité

Les écologistes qualifient l'approche du gouvernement Harper face à la pollution urbaine «d'écran de fumée».
Est-ce cela: combattre le feu par le feu?

Un Prof près de chez vous, première partie : le bobo

Le professeur de français au cégep* est une espèce fragile que seul le milieu de travail hyper syndiqué des cégeps a su préserver d’une disparition certaine. Il a parfois la santé fragile – comme en fait foi son niveau élevé d’absentéisme - mais il a le teint frais de celui qui sort de chez-soi régulièrement. De l’extérieur, cette espèce semble monolithique, taillée d’un bloc du même bois… Que nenni! Dès qu’on s’approche des éléments qui la composent, ces derniers qui semblaient de loin tissés serrés prennent des airs d’électrons déments qui s’entrechoquent par orgueil ou, plus probablement, par ennui.

Alors quels sont ces électrons qui composent cet atome à la fois fragile et résistant?
Je tenterai d'en faire le tour au cours des prochains blogues.
À tout seigneur tout honneur, je commencerai par les deux piliers, voire les fondateurs-mêmes du département de français : le bourgeois-bohème (le bobo) et le hippie (à suivre).

Aujourd'hui: le bobo.

Le bobo se prénomme habituellement André.
André s’est retrouvé au cégep dès ses débuts (en 1970) parce qu’il voulait aider à soutenir une poutre lors de sa construction et qu’il n’a su partir par la suite. On l’entend souvent dire que c’est grâce à lui si le département participe à telle ou telle activité, que les profs ont accès à tel ou tel matériel. Selon la rumeur, il a fréquenté plus d’une professeure du même cégep au cours de sa carrière, et il a une amitié indéfectible avec une belle du département de théâtre avec qui on le voit en soirée au centre-ville, mais bien malin celui qui pourra déclarer avec certitude s’il est gay ou non. Le regard amusé, la voix sûre et posée, André est capable de discuter sports, musique et actualité en même temps, ce qu’il fait nonchalamment en butinant d’un bureau de professeurs à l’autre, quand il n'est pas occupé à papoter de tout et de rien avec les dizaines d'étudiants qui passent le voir comme ça, pour rien, pour jaser de la dernière galette d'Eminem (qu'André a bien sûr achetée) ou de la prose de Jean Leloup-Leclerc.

Le bobo ne semble jamais avoir de cours à préparer ni de corrections à faire. Quant à son enseignement, André réussit à remplir quinze semaines de cours avec les mêmes livres depuis toujours malgré les huit changements de programmes ministériels, un vieux film d’auteur et une boîte de céréales pour le volet poésie.

Il est le seul de son âge à connaître les marques de vêtements à la mode et à s’en revêtir sans avoir l’air de souffrir d'un pathétique jeunisme.

Rien ne semble venir à bout de sa souriante quiétude et, avec un peu de chance, André prendra sa retraite avant de se casser une hanche en ski alpin.

Demain: Le hippie.

* Collège d’Enseignement Général Et Professionnel. Équivalent québécois de la dernière année du bac et de la première année universitaire françaises. Niveau tampon entre l’école secondaire et l’université, sauf pour son volet professionnel qui forme des policiers, des hygiénistes dentaires et des infirmiers, pour ne nommer que ceux-là.

jeudi 12 octobre 2006

Un Prof près de chez vous...

Depuis un bail maintenant, je nage tant bien que mal dans l’univers singulier des professeurs, de français de surcroît, au cégep s’il faut en ajouter, univers où le meilleur côtoie le pire, où le missionnaire se farcit le martyr autodéclaré, où le hippie tutoie le despote.

D’aucuns diront que c’est partout pareil, autant chez les comptables que chez les journaliers, et ils n’auront pas tort. Mais je suis ici chez-moi et j’en connais les recoins, les sous-tapis et les placards, alors je me permets de.

Au cours des prochains jours, je ferai ici, pour vous, un portrait de la profession et des différentes personnalités qui la composent. Bonne lecture!

jeudi 5 octobre 2006

I Want to Loft

Bonjour,
Je m’appelle Marie-Alex, mais si tu m’appelles Marie, je dis oui pareil. J’ai 22 ans d’âge. Mes amies disent que j’en parais juste 20 car j’ai toujours eu l’air jeune, comme! Hi! Hi! J’étudiais pour devenir enseignante au primaire, parce qu'à mon école, les profs étaient tous vieux et que moi, t'sais, je suis jeune. Mais j'ai lâché parce qu'à l'université, les profs parlent avec des mots et des lettres. Je suis célibataire car j’attends le prince charmant, genre.

Depuis quelques semaines, je vis la plus belle expérience de vécu : je suis une lof'euse. Je suis enfermée avec des gars pis des filles de l’autre sexe dans un conteneur avec plein d’objectifs fixés sur nous. J'ai toujours rêvé d'avoir comme des objectifs. Tous les jours, le Québec au complet peut me constater. Dans le lof-conteneur, nous sommes plusieurs contenus qui n'avons rien à faire. Pas même une télé ou une revue pour lire l’horoscope. Alors quand une voix nous dit des choses, nous disons oui. La voix dit jeu, je ris. Les gars aussi éclatent. La voix dit concours de maillots? Je m’emmaillote. Les gars capotent. Hi! Hi! Entre filles du lof', nous nous disons tout et nous sommes toujours dans le dos des autres pour les aider parce que si ce n'est pas facile pour moi, pourquoi ça le serait pour elles? Pis si je gagne un voyage, genre d’une semaine tout compris dans un tout inclus avec un gars avec des tatous que je ne connais pas, je trouve que je le mérite et je pleure un peu, parce que je travaille fort pour endurer de gagner en faisant rien. Parfois, les gens qui nous regardent peuvent éliminer des contenus car nous sommes trop. L’idée de l’émission est de sortir le contenu jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien. C'est difficile et genre stressant parce que nous ne savons jamais quand ce sera notre tour de faire le vide. Même si je me suis lâchée lousse et que je me suis dissipée, je ne suis pas encore écartée, parce que je suis d’une beauté. Je remercie les téléspectateurs qui me trouvent belle, mes parents, mon chirurgien, et moi, parce que je me force, comme.

Quand je sortirai du lof', le monde me reconnaîtra dans la rue. Les gens diront : «Hey! C’est toi?» et je dirai «oui» parce que ce sera moi qu’ils verront. Je serai, genre. Puis je pourrai emmerdez les gars laids qui me réfléchissent et me font penser.

Quand l’autre saison de télé commencera avec, cette fois, des conasses et des idiots, les gens m’oublieront sans doute un peu, puis beaucoup, parce que les gens ne sont pas toujours. Genre comme. Alors, je mourrai.

lundi 2 octobre 2006

À la Globe and Mail...

Mal intégré à la société québécoise...
Un viaduc s'effondre à Laval!

Normal: à force de couper les ponts avec le reste de l'Amérique...

Lisez le reportage de J.Wong en page 8 (envoyée spéciale qui commente l'événement depuis son condo de Toronto).