lundi 30 juin 2008

Les Vraies Choses

Ce matin-là, après 26 ans de vie commune, Michel regarda sa conjointe se préparer pour son boulot et se demanda comment une femme qui se maquille tous les matins, qui passe 45 minutes à placer des cheveux qu'elle teint régulièrement pour cacher la repousse, qui porte des talons hauts et des soutiens-gorge rembourrés, qui a eu recours à la liposuccion et qui envisage de se faire remonter la peau de la figure, des seins et de dieu sait quoi d’autres, comment une telle femme pouvait lui reprocher de ne pas dire les choses telles qu’elles le sont?

jeudi 26 juin 2008

Aphorisme - Nationalisme

Quand le drapeau sert de vêtement, c'est en berne qu'il est le plus heureux.



Photo de Sharon Hudgins et Bob Sheilds

mercredi 25 juin 2008

Perles oubliées...

L’inconvénient avec ce genre de florilège, c’est qu’on amasse les perles ici et là, et on finit par en retrouver partout. Voilà que je viens de tomber sur quelques notes aux hasards de mon ménage. Je ne crois pas les avoir déjà transcrites ici. S’il y a redite, je m’en excuse.

Je le répète: l'exercice se veut humoristique. Je ne veux pas rire des étudiants qui ont pondu ces perles. Je les aime trop pour ça.


«L’auteur se retrouve aujourd’hui avec 4 romans sous la ceinture.»
Sans doute un auteur de littérature érotique.

«L’histoire a un rythme continuel et un nombre de personnages juste.»
Un peu plus et il y en avait trop.

«Ses écrits sont reconnus pour leur sombreté.»
En effet, ce n’est pas très clarité…

«L’auteur gagne l’intérêt du lecteur en utilisant le confus.»
…ainsi que du perdu.

«Étant donné queles romans ne sont pas écrits du même point de vue, la lecture a été semblable.»

Parlant de confus…

« Elle a publié ‘L’Heure grise’ en 1975, jusqu’à 1984.»
Une longue publication.

«Dans les livres, il est évident qu’il y a un narrateur.»
Mais où est-il, on se le demande.

«En tant que vocabulaire, il est simple de comprendre le livre.»
En tant que lecteur par contre…

«Certains aspects le rendent mouvant et fabulant.»
Ça m’émouve.

«À la suite d’avoir été désunis, leur vie est méconnaissable après le trépas des hostilités.»

On est pouet ou on ne l’est pas.

«La matière restitue ce roman un peu vétilleux à digérer.»
Un roman à recettes manquées.

«Il est évocatif et vigoureux à lire.»
Moins à corriger cependant.

«Les récits nous amènent dans une vraie montagne rocheuse d’émotions.»
Elles sont plus rochantes que les russes.

«Cette œuvre inoubliable ne passera jamais sous silence.»
Ça nous laisse bouche bée.

«Les enfants devront se contempler à être seuls afin de survivre.»
La méthode narcissique.

«Le temps pour lire le livre nécessite une longue période.»
Le temps prend du temps.

«(…) ce qui exige une compréhension développée afin de suivre la fin.»
Moi j’ai tout compris à partir de la fin.

«Le livre est rédacté en français.»
Ce qui soulève des réactions mitactées.

«Dubois se fie aux sources d’autrui.»
Là où l’information coule.

«On s’interroge sur cette société corruptée.»
On devient ruptés à ce genre d’erreurs…

«La mode de vie des Américains»
Le mode printemps-été.

«Il parle de choses qui la observés, parezample de la violence.»
Pas de doutes, il l’aise a vus.

«Il a écrit une quinzaine de romains.»
Et gagné un César.

«C’est un livre informatique et objectif.»
Un ordinateur neutre.

«Il est né en Toulouse» (Non.)
«dans Toulouse.» (Noon!!)
«à (…)» (Oui!!!) «(…) Talouse.» (Zut!)

«Ce n’est pas un livre à lire hors du plaisir.»
Mais bien dedans.

«Il aime rencontrer toutes sortes de comportements.»
Enchanté!

«Il écoute les Amiriquins.»
(Pour écrire des bouquains.)

«Pendant toute l’histoire, le personnage de la mère est soit morte, soit malade.»
Quoi? Encore morte? C’est redondant…

vendredi 20 juin 2008

Impolitesse en comun

Mercredi, journée découverte père-fille. ce jour-là, le thème était «Transports en commun» et le projet était de faire un tour d’autobus et de métro sans autre but que de se promener.

Bien sûr, ma fille est super excitée à l’idée de monter dans un de ces gros autobus qu’elle voit passer tous les jours. À l’arrêt du bus, elle parle à tout le monde et à toutes les questions qu’on lui pose, elle répond invariablement «Romane» ou «2 ans».

Quand l’autobus arrive, je la prends dans les bras et monte. Le bus est plein et il ne reste aucune place pour s’asseoir. Je me dis qu’une bonne âme saura me céder sa place, j’ai une enfant de deux ans dans les bras…

Erreur.

Pas une foutue personne ne se lève. Tous regardent dehors, font semblant d’être dans la lune ou de lire, etc. (En passant, dans le métro ou dans l’autobus, ça paraît quand quelqu’un fait semblant de lire pour éviter un contact visuel…) J’agrippe un poteau, je fais des blagues avec Romi, je ronge mon frein et j’étudie cette masse impolie.

Il y a quelque chose comme 40 places assises. Sur ces 40 personnes, combien de jeunes de moins de 25 ans (la génération impolie, c’est bien connu)? Une seule.

Sur ces 40 personnes, combien d’hommes (ceux qui ne connaissent plus la galanterie)? Quatre (c’est peu, mais c’était cela).

Sur ces personnes, combien de vieilles (et là, je suis généreux, j’inclus toutes les personnes de plus de 60 ans, même si 60 c’est encore suffisamment jeune pour se tenir debout dans un autobus) qui risquent leur hanche juste à marcher sur le trottoir? 20, tout au plus.

Alors on fait le calcul ensemble : 40-1-4-20=??
15.

15 femmes âgées de 25 à 60 ans, des femmes qui ont probablement déjà été enceintes et qui ont eu des enfants, des femmes qui ont sûrement déjà reproché à autrui leur impolitesse. Et pas une TA… qui se lève pour laisser s’asseoir un parent qui a une fille de deux ans dans les bras!!!! Bra-vo…

La première qui me parle du manque de galanterie de l'Homo contemporinus, qui reste aussi inexcusable, je la gifle.

Je me souviens d’une fois dans le métro, alors que Dame V. était enceinte jusqu’aux oreilles (elle devait en être à sa 78e semaine de grossesse) : personne ne lui a cédé sa place!!! Quand, deux arrêts plus loin, une place s’est libérée, une femme d’environ 40 ans s’est littéralement glissée sous Dame V. pour lui subtiliser le banc sur lequel elle s’apprêtait à poser les fesses. Pour ajouter à l’impolitesse, la dame a ouvert son livre et a fait la sourde oreille quand Dame V. lui a fait remarquer qu’elle était enceinte. C’est un homme plus âgé assis à côté qui lui a offert sa place…

Est-ce juste à Montréal que cela arrive?

jeudi 19 juin 2008

Attention, je vous écoute...

Entendu dans l'autobus:
«- Les premiers seront les derniers.
- C'est n'importe quoi.
- C'est pas moi qui le dis, c'est Céline Dion.»

À chaque époque son prophète.

lundi 16 juin 2008

Attention, je vous écoute...

En nous quittant après être entrée quelques minutes chez nous:
«Merci de m'avoir hospitalisée...»

Anne-Marie M.

mercredi 11 juin 2008

Dans l'oeil

- Tu pourrais rouler moins vite!?

Elle l’a crié trois fois avant que je ne la comprenne. Il fallait vraiment que je fasse réparer mes foutus silencieux. Il faut avouer qu’un casque de moto en plus et le déplacement d’air n’aidaient en rien. J’ai beuglé en retour, par dessus mon épaule.

- Pourquoi?

- On n’est pas pressés.

Pas pressés. Elle parle pour elle. Des semaines que j’attendais qu’elle revienne de ce foutu voyage. Je m’étais ennuyé comme je ne l’aurais cru possible. Un chameau qui attend le soleil pendant un déluge.

- Ben moi, oui, ai-je marmonné.

C’est vrai qu’on roulait à près de 150 à l’heure, ce que je ne faisais jamais quand je n’étais pas seul sur la moto. Ariane m’avait manqué juste assez pour prendre le risque de rouler à près de 200 en allant la chercher à l’aéroport. Je me retenais pour ne pas en faire de même au retour. J’ai tout de même relâché un peu la poignée. Ma vieille Yamaha roulait à la limite de ses capacités réduites par sa charge. La compression a fait son œuvre et nous nous sommes retrouvés à 100 km/h. Sur le tronçon d’autoroute à moins de deux kilomètres de chez-nous, un bouchon de circulation s’est formé. En fait, je ne sais pas pourquoi je dis s’est formé, il ne se déformait jamais, ce bouchon.

J’ai fait un effort surhumain pour ne pas slalomer entre les voitures et rouler sur l’accotement. On s’est totalement arrêté. On avait un insigne BMW en plein face et un énorme camion Volvo dans le dos. On était le Danemark des véhicules. Il faisait un peu chaud pour la mi-avril.

- Ouf! Mon sac à dos m’arrachait les épaules. Pourquoi tu roulais si vite?

- Pour arriver plus vite, mon enfant, ai-je dit à la blague. Pour te regarder plus vite, pour te faire l’amour plus vite... Menfin, tu comprends... Ça fait cinq semaines que j’attends ton retour et là je t’ai dans le dos. C’est légèrement frustrant…

À ce moment, j’ai réalisé qu’Ariane ne me tenait pas par la taille comme lors de nos promenades habituelles. Elle ne m’avait pas donné non plus le coup de casque de la chance avant de partir, le coup de «rien ne peut nous arriver». Les dernières semaines avaient été trop longues. Il y avait eu suffisamment de temps pour oublier quelques habitudes.

Le bouchon s’est soudainement dissout, comme si rien ne s’était passé. Pourtant, il y avait bien eu un accident quelque part. Avec blessés. Peut-être même des décès. Je n’ai rien vu. Les morts ne sont jamais là où on pense.

On a fini le trajet sans un mot. Il faisait beau. Pas un souffle de vent, pas un nuage paresseux. Que du soleil qui frappait de toutes ses forces. Je ne pouvais savoir que je roulais dans l’œil de l’ouragan.

lundi 9 juin 2008

En 1990...

Samedi soir, on est un petit groupe chez un ami pour un anniversaire. Tout transpirait les partys de notre adolescence : bière, vin, piscine, système de son, humour. Les enfants étaient chez les grand-parents, nous avions 17 ans à nouveau, sauf que rien n’appartenait à nos parents, nous étions libres, nous étions fous et nous jasions pas de REER.

La journée a été chaude, l’alcool était frais. Autour de la table, les rires se sont faits de plus en plus forts, et sur l’heure du souper, sans trop savoir comment, un ami a entrepris une réfection de la déco de notre hôte, décoration-vestige d’une union précédente. L’hôte se met de la partie et c’est pendu au lustre qu’on décide de mettre un terme à ce spontané «extreme make-over» digne de films américains pour ados attardés.

On s'est retrouvé au salon à danser comme dans le temps (hum!) sur du Tones on Tail, du Violent Femmes et d’autres succès d’un autre âge qui en disent long sur le nôtre. Je ne me suis pas cassé de hanche, mais ce n’est pas faute d’avoir essayé.

Notre adolescence a fondu vers minuit (ouf!) et comme tout le monde baillait, on s’est serré la pince, on s’est donné des tapes dans le dos et on a pris le chemin du retour. Le pire, c’est qu’on ne se sentait même pas coupable de finir ça si tôt.

Le lendemain matin, malgré les Florabil, les Tylenol et les grands verres d’eau, Jean Leloup résonnait encore dans ma tête, mais le refrain de 1990 avait une tout autre saveur.


**

J’aimerais bien faire une petite soirée chez moi bientôt, mais avant, je vais courir les ventes-débarras trouver un jeu de poches…

vendredi 6 juin 2008

L'Entropie de l'antre.

Entre chien et loup
Un entreprenant
Entre-deux
Entre quatre yeux
On s'entrelacent
Entrecuisse
Entrejambe
Entrouvert
Ventre
Entre sort entre sort
Entraînant
Entrechat
Entrebâillement
S’entremêlent
S’entre-déchirent
S’entretuent
Entrechoquements
Entre les yeux
Au centre.

Entre-temps
Entre deux chaises
Entre deux joints
Entretien
Entre par une oreille et…

Entre l’arbre et l’écorce
Entre nos mains
L’entropie de l’antre.

mardi 3 juin 2008

Ta-Dam!

Ça se fait discrètement, en douce, à votre insu, puis vous regardez en haut de l'écran et...
Vous avez été redirigé sur www.danielrondeau.com!

Eh oui! Exit Demetan! Ce nom est lourd à porter, j'en conviens, mais il n'est surtout pas libre de droits d'auteur! Il me faut bien prêcher par l'exemple (après 4 ans...)

Désolé pour le trouble, mais vous devrez ajuster vos marque-pages et votre blogoliste (du moins si j'y suis!). Pour les plus paresseux, Blogger continuera de vous rediriger ici, en douce.

Mais à tout seigneur tout honneur: ce nom de domaine - ainsi que les ajustements nécessaires à ce qu'il fonctionne bien (la galère j'vous dis pas) - sont un cadeau d'anniversaire de mon ami Patrick.

Merci beaucoup Patski!

(J'aurais quand même préféré un billet pour le Cirque du Soleil de Macao, mais bon, il a préféré sa douce...)