mercredi 30 mai 2007

Perles d'étudiants - hiver 2007

Comme les hirondelles, les bourgeons et les allergies, voici de retour le florilège des perles d'étudiants que j'ai collectionnées au cours de la session. Pas de classement cette fois-ci. En vrac.
Bien qu'entre le rire et le découragement, mon coeur balance souvent lors des corrections, le recul me les fait apprécier.
Rappel: tout est d'origine incontrôlée, orthographe et syntaxe!

Bonne lecture!

***

Pour faire de l’argent, des criminels trafiquent des humains.
(Des humains bon marché.)

Elle portait un bustier pour cacher qu’elle était en sein.
(Elle portait un BB.)

Elle n’a pas encore fini sa maîtrise parce qu’elle enseigne encore, puis elle a trois enfants, puis un mari à s’organiser à la maison.
(Chérie, m’organise-moi!)

Les professeurs ont beaucoup de choix à choisir pour leur classe.
(On choisit les choix qu’on peut.)

Il est devenu avocat en passant le bar.
(Moi, j’y suis arrêté; je suis devenu prof.)

Il est le récipient du prix Nobel de littérature.
(Une «bol», quoi.)

Il a commandé son unité en allemand et au Canada.
(Parfois, les deux en même temps!)

Branson a choisi le nom Virgin car ses partenaires et lui étaient vierges dans les affaires.
(Des affaires sexuelles?)

Je suis bon à convaincre les gens de prendre la bonne décision.
(Plus difficile de les convaincre de prendre la mauvaise…)

Il a fini son université avec une moyenne générale.
(Rien de bien particulier.)

Elle et son mari partage une petite fille d’un an.
(Tu en as assez eu, laisse m’en…)

En Afrique du Sud, Oprah Winfrey a inauguré une école pour filles qui poursuivent des arts.
(Et les arts courent vite dans ce coin du monde.)

En 1980, Scorcese remporte le titre de meilleur film de la décennie.
(Il est un pas pire court métrage aussi.)

Donald Trump est connu comme célèbre.
(Moi, je suis connu comme inconnu.)

Trump a fait des édifices qui ont commencé à New York et qui sont maintenant à Chicago et même Los Angeles.
(C’est sur l’autoroute que les édifices restent les plus impressionnants.)

La vie personnelle de Trump a vécu beaucoup de mariages.
(La vie publique est restée célibataire.)

Si un jour je possède un tiers de sa grandesse, je serai satisfait.
(Pas question de petiteur.)

Je veux devenir avocat : je veux aider les personnes qui m’ont besoin.
(On t’a besoin.)

Il a fait le même cheminement d’éducation que je soûette faire.
(Chouhaite!)

Ceci permit de créer une banque de donner.
(Mieux vaut une banque de donner qu’une banque de prêter.)

Il n’arrêtera pas de poursuivre.
(Un vrai de vrai persévérant.)

Ses livres donnent de l’avis à ceux qui n’en ont pas.
(Moi, je n’ai pas d’avis là-dessus.)

Il a travaillé fort pour attendre son but.
(Comme les cols-bleus : attendre, c’est travailler fort.)

Il n’a jamais cessé de chasser ses désirs.
(Le premier qui se pointe, il le tire…)

Il a appliqué dans plusieurs quarts de police.
(Le fameux quart de poulet.)

En 1995, elle a pris part à un conteste de talent.
(Un conteste qu’on court!)

Je vais parler de lui pour montrer ce qu’est une carrière en psychologie peut s’avérer être comme.
(Celle est comme de.)

En 1861, Mark Twain voyagea jusque dans les montagnes rochantes.
(Elles sont difficiles à gravir…)

Comme tous les enfants, ils jousent dans la boue, constructent des villages et des ameublements de 2 étages dans les arbres.
(Et non «ils jouent dans la bouse».)

Ça me plaiserait de voir mon nom défiler au grand écran.
(Ça me faiserait plaisir aussi.)

En 1498, DaVinci a été embouché comme architecte et ingénieur militaire.
(Des métiers où il y a des débauchés!)

Colin aperçut Jésus incrusté sur sa croix.
(C’est ce qu’on faisait à l’époque avec les saletés…)

Les gens utilisent Jésus pour blâmer et questionner leurs problèmes.
(C’est de la faute à mon problème…)

Il réussit à parvenir sa vision de la normalité.
(Une vision parvenue…)

Avec sa méthode avant-garde d’adresser des sujets plutôt touchés, Vian arrive à questionner les normes.
(Des sujets sensibles.)

Depuis l’apparition de l’Homme, la mort joue un rôle important dans la reproduction vitale.
(Comment se reproduire sans une petite mort? On se le demande…)

La religion a développé une grande reliance à la mort vis-à-vis l’enterrement.
(Avant, on enterrait des vivants aussi.)

Vian a écrit un roman qui éfreint les normes sociales.
(Des normes effrénées.)

(…) avec l’Écume des jours, rédacté en 1946, où il aborde l’inversement des normes sociales (…)
(Normal qu'il rédacte, Vian est écriveur…)

Vian transgreste sa révolte contre le monde en le rénovant.
(Son livre est en vente chez Réno-Bray.)

Au milieu du 20e siècle, le monde littéraire a vu l’apparition d’un presque nouveau style littéraire.
(Du presque jamais vu…)

Le monde religieux voit Jésus comme un connaisseur.
(Demandez à un expert…)

Les jumeaux finissent par torcher la mère vivante. [note : la grand-mère se fait brûler vivante.]
(Elle est allumée, la mère.)

La peine d’amour est une phase dont tout le monde a vécu ou vécuera un jour.
(Falloira faire avec.)

Le personnage lui renvoie l’appareil en l’aidant à son tour.
(Un retour d’ascenseur.)

M. Dubois est un écrivain avec beaucoup de talent avec des phrases.
(Ce qui n’est pas donné à tout le monde.)

L’immortalité commence à devenir un mode de vie acceptable aux É-U.
(Il est vrai que la mort, comme mode de vie...)

Ce livre est différents de ses autres livres parce qu’il n’est pas comme les autres.
(Bonne raison.)

Les États-Unis ont plusieurs problèmes : le racisme, l’homophobie, la justice subjonctive(…)
(Difficile, l’emploi du subjectif…)

Le roman n’est pas une accumulation de plusieurs autobiographies de moments.
(Comme celle de moment Dion?)

Il aborde les thèmes à l’aide d’un vocabulaire familial.
(Ah! Les mots de maman..)

Aujourd’hui, vous pouvez emprofiter de la mort d’un autre humain.
(Emprofitez-en dès maintenant!)

En Amérique, les possibilités sont interminables.
(Ça ne finit plus…)

Il est devenu écriteur pour expresser ses opinions.
(Pendant ce temps, je dois correcter…)

L’auteur nous convoie l’idée que les Américains ont perdu de vue leurs priorités primordiales.
(Avec leur train de vie.)

Le gourou de la secte attend une révélation lui éloquent le commencement de l’apocalypse.
(J’éloque et vlan!)

Plusieurs condamnés subissent la torture avant de céder la vie.
(Crac! T’es mort.)

Une anecdote montre comment l’issue se termine.
(Le boutte du boutte.)

Ce livre devrait être côtoyé par des lecteurs.
(C’est important, de bonnes fréquentations.)

Le livre est idéal pour ceux et celles qui aiment lire, mais sans plus.
(Et encore…)

Côté politique, l’auteur partage le point de vue des gauchers et s’attaque à celui des droitiers.
(Votez neutre, votez ambidextre!)

L’auteur laisse le lecteur juger (…), sans exprimer son point de vue. Il est donc nul.
(Une note nulle, ça exprime pourtant quelque chose…)



P.-S. Vous en voulez plus? Cliquez sur le libellé «Citation» ci-bas pour lire les perles précédentes...

lundi 28 mai 2007

B'en, b'en du temps...

Fin des cours, fin des corrections, fin des maladies, fin des temps modernes. Pour quelques mois, je laisse ma place à d'autres à la roue de la productivité humaine. Je tenterai de revenir plus souvent au blogue. D'ailleurs, j'ai commencé la compilation des perles d'étudiants, nombreuses, pour vous les partager, bientôt, d'ici un jour ou deux, je crois. Après je raconterai nos déboires avec le voisinage et avec les garderies (quelles garderies?), nos grosses misères, quoi.
Mais ce soir, permettez-moi de souffler...

Mes seuls projets pour les 2 prochains mois sont de me promener sur l'avenue du Mont-Royal, au parc Lafontaine et au parc Baldwin. La vie est dure.
Vous me reconnaitrez: je suis le gars avec une poussette et b'en, b'en du temps...

jeudi 24 mai 2007

Attention, je vous écoute...

Un commis à la SAQ:
«La mémoire est la faculté... [hésitation]... d'oublier.»

mercredi 23 mai 2007

So so...

Pendant que d'autres criaient «So-So-So Solidarité», il criait déjà «Solidarité? So, so...»

Nicolas Sarkozy marchant contre la grève de son université
(pour la rerpise des cours) à la fin des années 60.
(Source: The Economist, 12 mai 2007, p.26)
Merci à Catherine Voyer-Léger.

lundi 21 mai 2007

L'Homme apprend vite, mais oublie rapidement

Jour 1, devant le frigo ouvert
«Tiens, il me reste une bière… Et si j’allais chercher une poutine au resto du coin?…»
Jour 2, couché dur le côté
«Aaaargh... J’ai le foie en bouillie, le ventre qui gargouille…»
Jour 2, à peine plus tard, dans la salle de bain
«Beurrrrrrrrrr…»
Jour 3, couché sur le côté, dans un murmure
«Je jure que quand j’irai mieux, je prendrai soin de moi…»
Jour 5, assis à la table de cuisine, dressant une liste
«Du brocoli, des asperges, une laitue, du tofu,…»
Jour 8, devant le frigo ouvert…
« Tiens, il me reste une bière… Et si j’allais chercher une poutine au resto du coin?…»

jeudi 17 mai 2007

...

Vous excuserez mon peu de loquacité des derniers jours. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir des histoires à raconter. La petite s’est tapé une méga gastro, gastro qu’elle m’a refilée alors qu’elle n’en guérissait point. Elle est maintenant à l’hosto pour déshydratation sévère. Je vous épargne les détails et toutes les complications, les sentiments d’impuissance, la certitude d’être un mauvais parent et la colère d’être cloué au pied du bol de toilette avec une fièvre alors que ma fille souffre et que Dame V. doit la veiller sur une petite chaise droite…

Parfois, le père voudrait avoir tous les maux du monde pour les lui éviter, et au creux de ses draps, redevenir un petit garçon..

mercredi 16 mai 2007

Les Mystères de la vie...

Parfois, mon expérience de parent m'amène à de grandes révélations:
Cette semaine, il m'est apparu évident que le responsable de la synchronisation des feux de circulation de tous les boulevards du monde n'avait jamais eu d'enfant malade dans sa voiture...

Bientôt sur une boîte de céréales près de chez vous: une psychanalyse de l'inventeur du sou noir qui traîne par terre...

mercredi 9 mai 2007

L'Antichambre

Ariane dort tranquillement. J’allume une de ses cigarettes et le tabac trop sec crépite sous la chaleur. Je ne fume pas habituellement. Je me demande bien pourquoi. Ma première bouffée est un bras d’honneur à ma santé. Je souris. L’air de la chambre est à peine frais. Dehors, il doit neiger, mais je ne peux le dire car les rideaux sont tirés. Il reste plusieurs heures avant l’aube. Je fais du temps.

Dans le lit à mes côtés, sa respiration douce, mesurée, chaude. Ariane dort, le poing serré sur son oreiller. Les draps la couvrent mal. J’effleure de la paume des yeux son épaule, son bras, le côté de son sein. Elle soupire en souriant un peu. Je n’ai jamais vu une fille aussi heureuse de dormir nue dans mon lit avant elle.

Je me souviens de notre première rencontre. Elle prononçait des mots, n’importe lesquels, pendant que j’observais ses lèvres trop minces. Je m’étais surpris à la désirer, elle et ses cheveux blonds et bouclés alors que j'aimais les bazanées aux cheveux raides. Elle avait aussi le nez trop court, les épaules trop fortes, les seins un rien trop lourds. Ce soir-là, elle m’avait embrassé un peu brusquement, la langue tendue comme pour m’éperonner.

Avec le temps, j’ai appris à la connaître, à remarquer les petits riens qui sont tout. Je pourrais écrire un livre sur elle, un bouquin qui me servirait de bible, de base à ma religion. D’ailleurs, Ariane sacre beaucoup. Ce n’est pas son seul défaut. Aussi, elle se montre impatiente le matin. Elle fait l’amour les yeux fermés comme pour imaginer un autre, et après, elle parle sans arrêt en grillant une cigarette. Elle fume beaucoup, toujours, et quand elle m’embrasse, l’odeur du tabac froid assiège ma bouche. Je ne sais pas pourquoi le café, le tabac et les coeurs, refroidis après avoir brûlés, goûtent si mauvais.

Aussi, elle ne ramasse jamais ses mouchoirs qu’elle sème un peu partout dans l’appartement et dans sa voiture, ce vieil attelage déjanté dont elle connaît par coeur les chiffres inscrits à l’odomètre tant ça fait longtemps qu’il ne tourne plus. Une voiture crasseuse et rouillée. Quand elle frappe un nid-de-poule, il arrive souvent qu'une fenêtre tombe dans la portière, portière qui s'ouvre parfois toute seule lors d'un virage serré. Ariane le surnomme son «char de clowns» en riant. Cette fille se fout un peu de tout.

Ariane est un condensé de joyeux irritants : elle boit toujours un peu trop, mais malgré un foie fragile, elle a l’alcool heureux. Elle se ronge les ongles en parlant des gens qui peuplent l’asile qui lui sert de boulot. Elle écoute Lemay, Twain et Presley. Elle lit Dantec et Bombardier. Elle est d'ailleurs la seule que je connaisse qui lise Bombardier par plaisir. Elle dit «définitivement» alors que son énoncé n'a rien de définitif, et possède un joli accent de la Beauce qu’elle traîne en tout temps, sauf quand elle parle à des Européens ou des gays. Elle appelle sa mère tous les jours et elle n’éteint jamais la sonnerie de son cellulaire.

Malgré tout cela, cette fille se couvre encore les seins pour aller aux toilettes, après l’amour, même si je les ai vus des milliers de fois. Puis, elle me laisse toujours suffisamment d’eau chaude après ses douches. Le soir, quand elle est fatiguée, elle louche un peu. Mais très peu.

Cette fille, elle traîne dans mon lit depuis toute une vie déjà. Cette fille, je l’aime comme je n’ai jamais aimé, et je jure que dehors il ne fait même pas beau. En ce moment, sa respiration profonde et régulière apaise toute la chambre, tout mon être. Habituellement, je prends son rythme respiratoire pour m'endormir. Mais pas cette nuit.

Je prends une autre bouffée de nicotine et les vapeurs m’étourdissent un peu. Je souffle la fumée vers le plafond en essayant de faire des ronds. Mais je ne réussis que des masses informes qui disparaissent lentement. J’attends je ne sais quoi. Que le sommeil me rattrape. Que le soleil se lève. Qu’aujourd’hui devienne hier. Car aujourd’hui, j’ai découvert qu’Ariane avait un amant.

lundi 7 mai 2007

Quand le vin est bu, il faut me tirer...

Couché sur le côté, j’écoute mon corps crier ce lendemain de veille. Mon foie et ma tête chantent en duo mon âge, et derrière, silencieux, le regard sans pitié de dame V. cherche la partition convenant à mes indispositions : comédie musicale ou tragédie grecque? De l’apéro à l’opéra, mon cœur, au bord des lèvres, chancelle…

Ce matin, j’ai cent ans alors qu’hier soir encore, j’en avais vingt. Je me promets mille fois silencieusement qu’on ne m’y reprendra plus, que je me souviendrai de ce douloureux lendemain pourtant éculé, que je suis un con notoire et qu'il semble bien que le temps n’arrange rien à l’affaire. Ou si lentement…

Force m'est de constater que l’âge exige de mettre de plus en plus d’eau dans mon vin...