lundi 30 janvier 2006

Attention, je vous écoute...

«Ah... Je veux une petite tête pour mettre une petite tuque!»
Virginie Larivière

dimanche 29 janvier 2006

Le Parti Rhinocéros

Dans les journaux, à la télé, à la radio il y a des vox pop en forme de clips, des lignes ouvertes insupportables, des analyses de fond (de grands fonds, d’abysses même!) du vote de Québec (désolé pour les dissidents à l’ombre du cap Diamant, l’œil extérieur ne voit que les députés élus). Il en ressort toujours que les gens de Québec sont tannés de l'attitude montréalaise à leur égard. Ils ont peut-être raison, mais ça n'explique en rien leur vote.

Ce qui ressort de tout ce que j'ai lu et entendu, c'est la pensée magique, l'aveuglement volontaire des partisans conservateurs: ils votent pour la droite pour un ménage économique, et ils se disent que le reste (militarisme, homophobie et sexisme latents, «God bless Canada» et autres) ne sont au pire que des dommages collatéraux, au mieux que des politiques et des façons de penser qui ne trouveront jamais terreau fertile ici. Parce qu'il y a des garde-fous pour lesquels quelques autres ont voté…

J'ai longtemps pensé que la politique du pire (lire Harper) aiderait la cause souverainiste. Je n'en suis plus si sûr. Parce qu’un gouvernement minoritaire sera gentil gentil, puis il reviendra à la charge, cette fois majoritaire. Ça lui laissera quelque chose comme six années pour semer, cultiver, engraisser ses idées de droite dans les petites têtes parfois molles. Je ne suis plus sûr que c'est une bonne idée parce que je n'avais pas prévu que les Conservateurs auraient quelques appuis ici, au Québec, ce toujours Bas(sic!) Canada. Dans six ans, ils seront combien à s’être habitués à ces idées au point de les trouver «pas si pire, finalement»?

J'en entends dire qu'ils ne prendront que le meilleur d'Harper et qu'ils jetteront le reste quand le reste se pointera. Aveuglement volontaire, je disais. Moi, j'ai l'impression d'assister à une inquiétante représentation de Rhinocéros de Ionesco; je ne vois que la corne qui pousse sur le front de ceux qui se croyaient à l’abri.

mercredi 25 janvier 2006

L'Incroyable Science

Une impression étrange d’irréalité, comme voir l’horizon d’une planète lointaine, comme descendre de sa caravelle pour sentir le sable du Nouveau Monde couler entre ses doigts, comme voir, par échographie 3D, le profil de ma fille lovée dans le ventre de sa mère!

mardi 24 janvier 2006

Histoire à f'Harper

À 17 ans, au volant du Dodge Aspen de mon père, je clignotais à gauche pour tourner à droite, histoire de faire rire mes amis.

Peut-être est-ce mon âge ou mon sens de l'humour qui a changé, mais aujourd'hui, un pays qui flashe à gauche et tourne à droite, je trouve ça difficile à suivre... et vachement inquiétant.

mercredi 18 janvier 2006

Énigme

Toutes blessent, la dernière tue.

Allez, sans googler, pour le fun de lire vos idées...

Comme la lune

Comme la lune gonfle tes flots, j’effrite tes escarpements, j’essouffle tes ondes. De marée en marée, je luis et me mire dans tes vagues, entre creux et crêtes. Comme la lune, je tourne, je satellite, sans dévoiler ma face cachée, sans jamais exhiber tous ces artéfacts qu’ont laissés derrière eux les cosmonautes du passé. Jusqu’au jour où tu te posas dans l’amer de la tranquillité. Tes foulées ont moins de gravité, mes tremblements sont moins sourds, depuis.

vendredi 13 janvier 2006

Prêt à emporter

Le mercredi soir, devant son reflet entre une photo déjà jaunie de son feu mari et une boîte à bijoux qui ne sait plus jouer de la musique, ma voisine Yvette se pomponne pour sa soirée de bingo; une boîte d'épingles à cheveux, un tube de rouge à lèvres écarlate, une tasse de fond de teint deux tons trop pâle, un demi-litre de parfum bon marché probablement acheté en vrac. Chaque fois, quand je vois Yvette partir en taxi, je me dis que si elle meurt dans la soirée, c’est l’embaumeur qui sera content de voir arriver du travail déjà fait. Pour lui, la recevoir serait un peu comme si un bûcheron entrait dans une forêt de bûches... Yvette, c’est du prêt à emporter. Quand je la croise les soirs de cartes à pitons, je lui dis qu’elle embaume; ça lui fait plaisir, et dans ma barbe, je me trouve très drôle.

Ce mercredi, Yvette a gagné 240$ au bingo. C’est ce qu’elle m’a fièrement raconté en revenant chez elle. Elle se considère pas mal chanceuse. Puis elle a dû me quitter parce que ses jambes lui faisaient souffrir le martyre. Dans un sourire écarlate, elle m’a dit bonsoir avant de refermer sur elle la porte de son deux et demi où le téléphone, comme la sonnette, ne résonne jamais.

lundi 9 janvier 2006

Actualité québécoise

Un séisme de 4,5 sur l'échelle Richter a été ressenti ce matin à Hungtingdon; le maire de Huntingdon, Stéphane Gendron, a échappé son égo.

dimanche 8 janvier 2006

Et flotte le drapeau.

Aux Açores, il y a un petit port à l’ombre d’un volcan. Horta. Passage quasi obligé pour tous les voiliers qui traversent l’Atlantique. Protégés par d’énormes brise-vagues où le graffiti est norme, les marins pavanent leur coque parfois rustique, parfois plus raffinée, que le soir venu on magasine en marchant sur les quais multicolores. Aux beaux jours du printemps, des centaines de voiliers peuvent se retrouver amarrés à cet endroit. On doit presque les empiler. Immanquablement, on note les nationalités présentes : suédoise, anglaise, française, états-unienne, brésilienne, canadienne… On trouve bien quelques fleurdelysés ici et là, mais comme le Québec n’a pas (encore) le statut de pays, ce n’est pas réglementaire, et le drapeau canadien unifolié est de rigueur. On reconnaît alors le Québécois du Canadien-anglais par la grandeur du drapeau. Les premiers se réservent les timbres-poste alors que les seconds ont des drapeaux à rendre jaloux le foc de leur bateau. J’en même ai vu un qui, par temps calme, touchait l’eau tant il était grand. C’est le drame des nationalismes disproportionnés; ils se prennent pour des voiles mais ne flottent que par grands vents où ils fouettent alors le visage de leurs trop proches voisins. Sinon, ils s’affaissent sous leur propre poids, traînent dans l’eau et y pourrissent lentement.

vendredi 6 janvier 2006

Attention, je vous écoute... Spécial jefferies

N.B. Contrairement à ceux de la majorité des gens, les lapsus de Jean-François Domingue sont généralement réfléchis à l'avance. Ainsi, il est permis de croire que ses propos réfléchis sont généralement des lapsus...

«Le problème des strings à l'école, j'aimerais bien mettre le doigt dessus.»

«Je l'ai compris après l'avoir pensé.»

«Il part en lion, finit en girafe.»

jeudi 5 janvier 2006

Il pleut des coups

Coup de crayon, coup de marteau, je roue de coup clous dans bois mou. Puis sale coup sur les doigts. Coup de poing le pouce dans la bouche. Alors coup de barre, je rends coup pour coup et je fais le coup du lapin au coup bas. Coup d’épée dans l’eau. La vie me rend coup fourré pour coup mes coups; je manque mon coup de scie. Coup de pied de rage. J'encaisse le coup de Jarnac comme coup de fouet, je redouble mes coups.
Sur le coup de 20h, dernier coup de cœur pour finir mon coup. Du même coup, de grâce. Ça tient le coup et en vaut le coup d’œil. Avec ces armoires pour couperose en bouteilles, je serai dans le coup.
Coup de fil aux copains; en un coup de vent, je file prendre un coup, fier du mien.

lundi 2 janvier 2006

Des Petits Gros et l'heure des boires

Dans La Presse du 31 décembre dernier (à ne pas confondre avec le 31 décembre avant dernier, un brin meilleur, mais tout de même pas assez bon pour être le premier): à cause d'une mauvaise perception, l'humain verserait - et boirait - plus d'alcool dans les petits verres larges que dans les grands étroits, et vice versa (et à vice versé, il faut le boire).
Ainsi, si on verse plus d'alcool dans les contenants petits et larges, les petits gros ont enfin un avantage sur les grands minces.