lundi 21 décembre 2009

Mon cadeau de Noël

Quand j'ai commencé à écrire ce blogue, je n'avais aucune idée où il me mènerait. En près de 6 ans, il a été un témoin de ma vie pas toujours fictive. Il a vu Dame V. aménager et arriver nos deux enfants, il a témoigné de la vente de ma fidèle moto et de nos deux déménagements en moins d'un an, et il m'a permis de rencontrer des gens merveilleux, intéressants, allumés. Il m'amène encore son lot de belles rencontres. Il m'a aussi permis de garder contact avec certains amis, d'en retrouver que je croyais perdus, et surtout, de pratiquer ce que j'aime beaucoup mais que je ne fais plus assez : écrire.

Si ce n'était que de ça, ce blogue m'aurait apporté plus que sa part de plaisir. Mais voilà qu'il amène du nouveau : une partie des textes publiés ici (et plus!) sera très bientôt publiée dans la collection Hamac-Carnets, chez Septentrion!

Dès le 23 février prochain, ce blogue aura accouché d'un recueil de nouvelles! Ainsi, J'écris parce que je chante mal côtoiera Lucie le chien, Les Chroniques d'une mère Indigne et Un Taxi la nuit sur les tablettes des librairies.

Je ne saurais dire combien j'en suis heureux!

Si les derniers mois furent tranquilles sur ce blogue, c'est en partie à cause de cela; le peu de temps libre que j'avais a été consacré à trier, récrire, peaufiner, effacer, récrire, éclairer, récrire, classer et récrire (merci Éric!) les textes qui y seront imprimés sous une couverture offerte par mon ami Steven Spazuk.

J'espère que vous aimerez!

jeudi 10 décembre 2009

Paul et la neige

Plusieurs détestent l'hiver, surtout quand il neige beaucoup. Les rues trop étroites, les ruelles impraticables, les trottoirs glissants, rien de cela ne plait à personne, sinon à Paul qui regarde par la fenêtre de sa cuisine les légers flocons de la première tempête de l'année. Il n'est tombé que 5 des 20 centimètres mais déjà le vieil homme met son foulard, n'en pouvant plus.

Dans son garage, sa souffleuse est fin prête. Paul a bichonné et huilé sa mécanique tout l'été, et la Yardworks surdimensionnée semble trépigner, impatiente d'avaler la neige de la ruelle.

Si pour tout le monde, un hiver enneigé condamne à la réclusion, pour Paul, c'est la saison où ses voisins ont enfin le temps de lui parler, de prendre de ses nouvelles, de lui faire des blagues, de lui demander, comme ça, «ah, by the way, comme tu passes par là...», s'il pourrait faire un tour dans leur entrée de cour. Paul passe toujours par là quand il neige.

Comme l'an dernier et celui d'avant, il refusera leur argent. Il est bien trop heureux de se sentir utile.

Secrètement, le soir venu, seul devant son vieux poste de télé, Paul souhaitera qu'il neige encore le lendemain. S'il pouvait neiger jusqu'en juillet, il n'en serait que plus heureux.