mercredi 29 juillet 2009

Le Lait du savoir

Depuis l'arrivée du petit, durant les boires de nuit (et il boit lentement, le vlimeux!), je me tape tous les documentaires de la BBC, Des Chiffres et des lettres, Questions pour un champion et d'autres quiz français qui manquent cruellement de rythme et d'animateurs charismatiques.

Si l'allaitement maternel est bon pour le QI de l'enfant, il faut avouer que l'allaitement avec lait maternisé n'est pas mauvais pour le QI du père.

lundi 27 juillet 2009

L'Île de Pâques

(En réaction au billet de Patrick)

Je nous regarde acheter du suremballé à pleins sacs, de nouvelles télés à écran plat pour changer notre grosse télé qui fonctionne encore, un nouvel iPod et un nouveau téléphone cellulaire pour remplacer l'ancien acheté il y a trois ans, des meubles faits de colle et fabriqués en série en Indonésie, des jouets de plastique à 1$ pour nos enfants qui s'en foutent, des lunettes fumées que nous porterons quelques fois avant de les oublier, des vêtements qui serviront, comme tout le reste, le temps que change la mode, le temps qu'une vente de liquidation nous donne envie de nouveau pour presque rien. Je vois les centres d'achat et autres Ikea entourés de stationnements grands comme des déserts où rien ne pousse. Au retour, dans notre voiture qui consomme moins d'essence que l'autre mais que nous changerons tout de même dans 4 ans, je nous entends pester contre toute cette circulation, contre le smog et cette température accablante en ayant hâte à notre voyage annuel d'une semaine, avion et bar open inclus. Et si le bonus annuel du patron est bon, on se tapera un second voyage, un écolo où l'on marchera dans la nature mais où on se rend en avion...

Pour nous déculpabiliser, nous utilisons nos sacs réutilisables, nous achetons des produits verts recyclables (mais pas recyclés; on se targue de tout recycler, mais on ne trouve pratiquement rien fabriqué en matière recyclée...), nous achetons des litres de produits nettoyants biodégradables en seulement 28 jours, comme si les poissons pouvaient survivre 28 jours dans du Windex. On déculpabilise notre surconsommation en prenant l'autobus une fois de temps en temps, mais on ne la remet jamais en question. Pourtant, c'est elle qui crée des usines, pollue nos océans, engorge les routes de camions de marchandises et de livraison.

Fermez les yeux et imaginez une scène de votre enfance, n'importe laquelle. Dites-vous que presque tout ce que vous y voyez, meubles, bibelots, couverts, jouets, voitures, vêtements, bardeaux du toit des maisons, enseignes des magasins, peut-être même la toilette et le lavabo, tout cela s'empile dans un dépotoir aujourd'hui. Ouvrez les yeux et regardez autour de vous : où tout ce que vous voyez sera dans 20 ans ? Ça fait peur, n'est-ce pas ?

Petit, j'étais fasciné par l'île de Pâques, plus exactement par les hypothèses pour expliquer sa déforestation et la quasi extinction de ses habitants. Une des hypothèses le plus probables avance l'idée d'une déforestation par les habitants pour permettre l'érection des maoaïs, les fameuses statues de l'île. J'avais six ou sept ans quand on m'a expliqué cela, et dans ma petite tête qui avait tout à apprendre, je me demandais bien comment des hommes qui devaient bien voir diminuer de manière dangereuse le nombre d'arbres de leur île, comment ces être sensés ont-ils pu continuer à les couper jusqu'au dernier pour ériger des statues ? Je ne pouvais le croire.

Aujourd'hui, devant le spectacle qu'offre l'homme moderne, la réponse à l'interrogation de mon enfance ne fait plus de doute : oui, l'humain est con à ce point.

Le plus troublant est que, malgré tout ce que je viens d'écrire, je sois du lot.

jeudi 23 juillet 2009

Attention, je vous écoute...

Dame V. : Comment s'appelle le bébé du chien?
Romane : (...)
Dame V. : Le bébé du chien s'appelle un chi...
Romane : NOIS!

Après la mythologie grecque où les enfants tuent leurs parents, voici la zoologie de Romane, où le petit du chien le mange.

vendredi 17 juillet 2009

Au pas de la Lune

Il y a 40 ans, trois hommes partaient vers la Lune dans le but d'y poser le pied, ce qu'ils feront 4 jours plus tard. Si cela constitue un voyage de fou aujourd'hui alors que nos navettes explosent encore au décollage, imaginez ce que ce devait être avec les moyens techniques de l'époque. Pour le plaisir, allez lire ici quelques anecdotes sur ce voyage hors du commun.

En partant, les trois astronautes, Edwin Aldrin, Neil Armstrong et Michael Collins, savaient que ce voyage relevait de l'exploit mythique et qu'ils avaient une chance sur deux de revenir sur terre vivants. Mais leur récompense sera énorme : ils fouleront le sol lunaire et ils seront les premiers humains à le faire (après Tintin)!

J'ai écrit «ils», mais je voulais parler d'Aldrin et d'Armstrong. Collins, en sa qualité de pilote du module de commande, est resté en orbite lunaire, seul pendant plus de 20 heures dans l'attente de ses deux collègues partis prendre une marche de santé.

Pour cette même raison, même l'histoire le laisse en périphérie. On parle d'Armstrong et de «Buzz» Aldrin, mais qui peut identifier correctement le troisième membre de cette mission ?

Collins a risqué sa vie autant que les 2 autres astronautes, mais au pas de la porte d'entrée, sa mission a exigé qu'il attende dehors. Imaginez la frustration. Je ne peux croire qu'encore aujourd'hui, quand il est seul le soir, il n'a pas parfois un petit serrement de dents en y repensant.

Collins m'a toujours fasciné. Pas pour ces qualités de pilote ou d'astronaute, mais pour tout ce que je ne saurai jamais de lui, pour les réflexions qu'il a dû avoir, pour les sentiments qu'il a dû traverser. Comment se sentait-il quand il regardait la lune depuis son hublot ? À quoi pensait-il, seul dans son module survolant la face cachée de la Lune alors que les 2 êtres humains les plus proches de lui étaient à plus de 3000 kilomètres de l'autre côté de cette boule grise et inhospitalière (faisant de lui l'homme le plus isolé de l'humanité) ? A-t-il seulement soupiré quand ses coéquipiers, revenant de leur promenade lunaire, lui ont raconté leur périple, des étoiles plein les yeux ?

Lundi, alors que tout le monde se remémorera «le petit pas» d'Armstrong et les bonds d'Aldrin, ayez une pensée pour Collins. Je soupçonne qu'aujourd'hui encore, il soit l'homme le plus solitaire de l'humanité, en orbite de la postérité.

samedi 11 juillet 2009

L'Heure des bilans

On n'a pas tous besoin de faire pause, de regarder sur quoi on a les pieds, de constater le chemin parcouru. Moi, j'aime bien le faire. J'y vois une pause obligée, à l'image des fumeurs de pipe qui s'écartent du groupe pour attiser le tabac. Je suis sûr que ces derniers ont une meilleure santé mentale que la moyenne. Mais peut-être est-ce un leurre, le leurre des bilans, cet arrêt qui sert à prendre son élan. En bref, voici celui de ce blogue.

Ce blogue roule maintenant depuis plus de 5 ans, beaucoup plus longtemps que je ne le prévoyais au départ. Je dois avouer que chaque fois que j'ai songé à lui retirer les vivres, il a trouvé le moyen de me retenir. Je ne sais trop pourquoi. Peut-être pour tous ces gens qu'il m'a permis de rencontrer, de connaître. Je n'ai échangé avec certains que le temps d'un courriel ou d'une bière, mais d'autres sont devenus des amis. Certains demeurent des amis «blogueurs», que je n'ai jamais rencontrés en chair et en os, mais qui me côtoient depuis déjà longtemps, d'autres sont devenus des amis «palpables», des vrais sur qui je peux compter les soirs de blues. Il m'a aussi permis de retrouver des amis d'antan. C'est un peu magique à chaque fois, et plus drôle que via Facebook.

Ce blogue, c'est maintenant plus de 500 000 clics. Même si 450 000 de ces clics étaient de moi, Ça en fait quand même 50 000, soit 49 999 de plus que je ne l'espérais au départ.

Ce blogue m'a permis et me permet encore de peaufiner mon écriture. Sur maintenant plus de 700 textes, j'y fictionne au «je», j'y relate au «il», et j'ai réussi à y laisser cette saveur d'autobiographie fictive qui témoigne parfois directement, souvent indirectement de ma vie des 5 dernières années, une période riche en changements de tout sorte.

Ce blogue ne sert à rien. J'espère qu'il continuera à le faire. Il y a déjà trop de choses utiles autour de moi.

Ce blogue devrait être en partie publié l'an prochain. J'utilise ici le conditionnel, car je n'ai pas encore terminé les révisions de mes textes. Il n'en tient donc qu'à moi pour que ce projet ne voie le jour. J'ai besoin d'encouragements, surtout depuis quelque temps, avec l'arrivée de mon garçon. Le temps est une denrée précieuse que, plus elle se fait rare, plus j'ai tendance à gaspiller, un peu à l'image de ces pauvres qui s'achètent n'importe quoi quand ils ont 20$ de lousse. J'attends vos claques.

Pour toutes ces raisons, je tiens à vous remercier, chers lecteurs et lectrices. Que vous laissiez des commentaires ou pas, sans vous, ce blogue aurait fait comme bien d'autres et se serait éteint dès la première brise.

Bon. Ma pipée est terminée. Je retourne m'inspirer à la meute.