samedi 18 novembre 2006

Salon du livre

Le Salon du livre de Montréal bat son plein. Son plein de monde qui cherche la vedette, son plein d'auteurs qui signent son plein de dédicaces, son plein de caisses enregistreuses qui tintent pour des livres aussi sinon plus chers qu'en librairie, des bouteilles d'eau à 3$, des billets d'entrée... Car en effet, on exige des frais d'entrée pour cette foire marchande, comme si les centres d'achats demandaient 5$ à chaque client pour qu'il ait accès à leur regroupement de boutiques. Une excellente manière de garder la littérature bourgeoise et de garder les pauvres loin de la culture...

Dans le Salon, on vend des visages d'auteurs sur des affiches de 5 mètres carrés. On voit Georges-Hébert Germain de tellement loin qu'on croirait qu'il vient d'écrire la Bible... Rassurons-nous, il n'a écrit que la bio de maman Dion. J'ai toujours trouvé curieuse cette littérature qui accorde tant d'importance aux visages des auteurs. À ma connaissance, c'est la seule forme d'art qui s'acharne à montrer le visage de ses créateurs; dans les salons, dans la vitrine des librairies, sur le quatrième de couverture de chaque livre... Pourquoi pas une photo des peintres dans le bas de leurs toiles? Une des sculpteurs à l'arrière de leurs pièces? Des réalisateurs ou des scénaristes au dos des pochettes de DVD? Au dos des bouquins, les poètes se montrent les cheveux ébouriffés, une cigouilles à la main, les auteurs populaires se tiennent le menton le temps de la pause, et les rebelles sont accroupis près d'un mur de briques dans une ruelle... Tout cela en noir et blanc.

La littérature a soif de montrer un visage humain. Eh oui, mesdames et messieurs, l'auteur est de chair. Et il fixe le vide.

7 commentaires:

  1. L'auteur est de chair parce que la chaire est haute. Il fixe le vide parce que son visage humain voit trop loin quand il est rendu trop haut.

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  2. Scoop; c'est signé, maman Dion et Georges Hébert Germain sur le capot d'une Toyota au prochain salon du char de Montréal. Chuuuut!

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  3. le pire je crois, c'est de voir que les distributeurs vendent leurs livres au même prix qu'en librairie.. l'extra ne revient assurément pas à l'auteur mais à eux..quel connerie! en plus du coût de l,entrée, comme tu le faisais remarquer..

    mais question qui me vient à l'esprit comme ça..si tu avais un livre, y aurait-il ta photo derrière? ça m'intrigue..

    catherine

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  4. Si jamais je publie, ma photo sera aux abords du pont Jacques-Cartier... Ou en page centrale, celle qui se déplie!

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  5. ...la photo de l'auteur ? vous voulez dire : la photo du visage de l'auteur... en fait tout dépend de l'éditeur, de l'auteur, de ce qu'on attend des lecteurs. Pour ma part, je n'ai pas de visage*, ni au dos des livres, ni même sur le site, puisque j'y apparais de dos, et au dos du dernier livre, il y a juste une carte :

    http://www.lescorpsempeches.net/page0/files/3373c32257110a1d705ad865ae51438e-146.html

    mais montrer mon dos plutôt que ma face, une carte plutôt qu'un visage, qu'un texte... de toute façon le lecteur, qaund il tient le livre, c'est son visage à lui qui est dedans.

    Tiens, si on montrait des visages de lecteurs au dos des livres ?

    *Et puis je ne fume pas, je ne suis pas rebelle, ni populaire...

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  6. Il pleut, C'est quand qu'on va où, Mon amoureux, Elle a vu le loup...

    Quand on connaît un tant soit peu les chansons de Renaud, on trouve la graine de sésame bien fade. Mais bon, la tendresse père-fille, c'est une valeur sûre pour gagner un concours: habile.

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  7. Ok, je vois le fuck dans le html.. Mais comment l'arranger?

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