dimanche 8 janvier 2006

Et flotte le drapeau.

Aux Açores, il y a un petit port à l’ombre d’un volcan. Horta. Passage quasi obligé pour tous les voiliers qui traversent l’Atlantique. Protégés par d’énormes brise-vagues où le graffiti est norme, les marins pavanent leur coque parfois rustique, parfois plus raffinée, que le soir venu on magasine en marchant sur les quais multicolores. Aux beaux jours du printemps, des centaines de voiliers peuvent se retrouver amarrés à cet endroit. On doit presque les empiler. Immanquablement, on note les nationalités présentes : suédoise, anglaise, française, états-unienne, brésilienne, canadienne… On trouve bien quelques fleurdelysés ici et là, mais comme le Québec n’a pas (encore) le statut de pays, ce n’est pas réglementaire, et le drapeau canadien unifolié est de rigueur. On reconnaît alors le Québécois du Canadien-anglais par la grandeur du drapeau. Les premiers se réservent les timbres-poste alors que les seconds ont des drapeaux à rendre jaloux le foc de leur bateau. J’en même ai vu un qui, par temps calme, touchait l’eau tant il était grand. C’est le drame des nationalismes disproportionnés; ils se prennent pour des voiles mais ne flottent que par grands vents où ils fouettent alors le visage de leurs trop proches voisins. Sinon, ils s’affaissent sous leur propre poids, traînent dans l’eau et y pourrissent lentement.

2 commentaires:

  1. Parfois le mât se casse, et entraine dans sa chute le navire vers les plus sombres abimes.

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  2. ... la nave va !
    Autrement dit : Et vogue la galère...

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