mercredi 16 février 2005

Trois minutes de poésie

Hier soir, j’ai passé quelques heures à la Casa del Popolo. Soirée Shift de nuit, animée par un Tony Tremblay maître de cérémonie et de la situation, qui nous prévenait d’entrée de jeu que «c’est noyés que nous mourrons». On était avisés. Il était 23h.

La règle était simple : chacun a trois minutes de micro. Moins long que pour la plupart des hits radio. Trois minutes pour faire valoir sa voix d’Amérique, pour faire sentir sa prose, pour clamer sa poésie à une salle qui essayait de tout saisir. C’était malheureusement sans compter sur Boisvert, le vieux poète qui, maintenant parvenu à la reconnaissance générale, se foutait de tous en parlant plus fort que les trois minutes de micro, en n’écoutant personne, en éructant des bêtises et en échappant son alcool sur ceux qui essayaient d’écouter. C’était sans compter sur cette faune qui toisait quand on lui demandait un peu de respect pour celui ou celle qui tremblait un peu de nervosité au micro, qui n’avait que trois minutes pour crier ses mots. Au travers le brouhaha, on a entendu Vaillancourt marcher dans sa poésie avec des bottes hautes, Marie-Sissi Labrèche lire vite vite, à la course, en un souffle court, un bout de son troisième roman, et Shawn Cotton danser sur ses mots avec un plaisir évident. Puis des trois minutes de tout et son contraire, des trois minutes suaves, des trois minutes imbuvables, des émules claudicants de Francoeur et Duguay, d'autres uniques et sans pareils.

Hier soir, j’ai passé plusieurs dizaines de trois minutes à la Casa del Popolo. Des trois minutes où des créateurs lançaient leurs mots choisis dans une mer de mots anodins, n’importe lesquels, que se lançaient vaniteusement quelques caricatures de poètes sans écoute venues faire acte de présence. C'est pourtant une bonne idée que ce Shift de nuit. Il parait que samedi dernier, c’était du plaisir pur. Hier soir, j’ai malheureusement passé trop de trois minutes à rager contre des poètes qui écrivent bien mais écoutent mal. Comme le disait Jean-François Domingue : «Il y a beaucoup d’amants de la langue, mais très peu de maîtresses de l’oreille

Mais j’apprends pas vite et j’y retournerai. Parce que trois minutes, c’est court et parfois très bon. Et contrairement à leur poésie, les vieux poètes irrespectueux finissent immanquablement par mourir.

28 commentaires:

  1. Tu vois, je ne m'en rappelais plus déjà. Une chance que t'es là pour prendre des notes...

    La prochaine fois, tu iras lire. Ils vont tous se taire, tu verras!

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  3. Mets-en ! (On y retourne ce soir ? Des fois que...)

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  4. Votre intolérance n'a d'égal que votre envie, monsieur. Boisvert a beau être poète, il aurait bien pu ne pas l'être qu'il faudrait tout de même s'y résoudre : les soirées de poésie, c'est comme ça, ça change pas, c pas une église calisse! Si y a le goût de gueuler, qu'il gueule, ce n'est pas moi qui va le pousser dans le four crématoire.

    J'espère qu'il vivra encore longtemps pour faire chier tout le monde, le bonhomme Boisvert.

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  6. Mon envie!? Euh...

    Maxime, criss. C'est pas une église, soit. Que Boivert ait renversé son drink sur moi bicoz trop saoul, ben coudonc. Mais quand ce même quelqu'un, pour amuser la galerie, traite de salope la première femme sans nom qui ose s'avancer au micro, et quand de surcroît il empêche tous et chacun d'écouter en lui adressant la parole pour proférer des âneries, désolé, je décroche, poète de renom ou pas. Je ne pousse pas Boisvert dans le four crématoire, mais la poésie, c'est aussi le silence entre les mots. J'ai tout à coup beaucoup de respect pour le papier.

    C'est la tradition, vous dites? Eh bien, c'est vous qui tissez le lien entre l'événement et la messe. Moi, j'en veux au curé à qui tous ses fidèles pardonnent tout parce qu'il dit parfois de belles paroles.

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  7. Moi j'ai juste deux mots à formuler: RESPECT CÂLISSE !

    Si c'est toi qui avait déclamé des vers sur un stage, entre deux vibrations nerveuses, t'aurais aimé lui foutre ton poing sur la gueule au vieux crisse ! Si sa voix avait enterré la tienne dans un chaos étouffant, c'est TOI que ça aurait fait chier. Et ne me dis pas que tu n'écris pas pour te faire entendre ! Parce que même si ça fait donc grrr pis rebelle de s'exprimer de la sorte, se faire lire et/ou écouter et/ou aimer, c'est la raison même de l'écriture.

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  8. le vieux pote Boisvert n'étant pas ici pour se défendre, je vous citerai donc ses mots afin de donner un peu de perspective à l'ensemble de la condamnation:

    «Les artistes, les écrivains,les philosophes n'en reviennent pas
    Les fonctionnaires, les carriéristes non plus n'en reviennent pasde me voir me débattre à vide
    personne n'en revient car personne n'a rien vu
    et moi non plus je n'ai rien vu
    je ne prends pas le temps de regarder
    je n'ai pas de temps à perdre avec ça.

    Je frappe avec l'accablement du logicien qu'on trompe
    avec l'ampleur de celui qui chasse les guêpes
    avec la force de la méchanceté qui pleure
    avec la fatigue du lutteur qui achève le tueur
    avec l'humeur d'un rat à qui l'on vole la cage.

    Et pas de connaissance! Rien que la saturation.
    Et pas de patience! Rien que la saturation.»

    - Yves Boisvert
    OUI=NON (VLB éditeur - 1990)

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  9. Ayoye Dan «C'est la tradition, vous dites? Eh bien, c'est vous qui tissez le lien entre l'événement et la messe. Moi, j'en veux au curé à qui tous ses fidèles pardonnent tout parce qu'il dit parfois de belles paroles.»
    Wow!
    Tu vas aller lire la prochaine fois hein?

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  10. quand vous dites respect, je pense que vous voulez dire confort.

    Il n'y pas un mot plus galvaudé que respect par les temps qui courent.

    Il a renversé son verre sur toi. Deux choix : tu lui ordonnes de te payer un verre, sinon, tu l'amènes dehors et tu lui casses la gueule. Me semble que c'est évident. Mieux : attendre qu'il te paye un verre et lui casser la gueule après. Beaucoup plus productif.

    La prochaine partie s'adresse à Patrick Dion : je m'en calasse, tu ne peux même pas l'imaginer, de me faire écouter quand je lis devant public. Ou j'arrête de lire et je m'indigne et j'harangue le déplaisant, mais la plupart du temps, le monde écoute, qu'est-ce tu veux c'est comme ça. Mais si ça gueule, hourra, que ça gueule. Je n'écris surtout pas pour me faire aimer ne lire ne écouter. Ça c'est l'affaire des caniches. J'écris par nécessité, et je ne m'exprime pas, je désigne, je choisis, je pointe du doigt. Si vous ne me croyez pas, rendez-vous au Café Sarejevo le 7 mars. Vous viendrez gueuler, ou écouter, c'est selon. Chose sûre, vous faites ce que vous voulez. Ce n'est pas moi, la police de la poésie de l'expression d'une individualité profonde au service de ses sentiments d'avoir un public pour son moi anal. I don't give a shit. J'ai deux lecteurs, et ça me suffit. L'avis des autres, je m'en crisse pas mal.

    J'ai fini.

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  11. Tu te câlisses d'un lectorat ? Pourquoi lis-tu en public alors ?

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  12. Parce qu'ils le demandent, au damned baby...

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  13. N'est-ce pas se soucier un peu de lui que de répondre à sa demande?
    Mon caniche s'assoit aussi quand je lui demande...

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  14. Ha ha ! Paf !

    Pascale, ou comment démenteler vingt lignes en deux !

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  15. Qu'on écrive par nécessité, d'accord. Faut seulement se rappeler qu'on pisse pour les mêmes raisons. Mais qu'on se fasse publier par nécessité? Qu'on fasse des lectures publiques par nécessité? Qu'on entretienne jalousement un -ou plusieurs!!- blogue par nécessité? Une seule raison pousse à se faire éditer, à lire publiquement, ou à entretenir un blogue: se faire entendre, se faire lire. Et voilà qu'on nous reproche de vouloir lire, entendre. Faudrait clarifier vos intentions, ou bien la prochaine fois, faites une lecture au Edgar; il y a là un public qui se calisse autant de vous que vous de lui.

    D'ailleurs, faudrait-il savoir lire: l'alcool renversé, je m'en foutais, d'autant plus que c'était le sien.
    Par nécessité.

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  16. toutes ces réponses sont bonnes.

    lire en public n'est pas une nécessité, c'est un choix. Choisir de lire un texte en public, mais ça ne veut pas dire que le public choisit d'écouter tel ou tel texte. Si ça l'emmerde, qu'il jase, c'est bien tant mieux, c'est ce que je fais la plupart du temps.

    Acquieser à une demande par automatisme, ça c'est caniche. Pour aller se montrer aussi. Pas quand tu acceptes par raisonnement, parce que tu juges que ça vaut la peine, que la place est intéressante, que l'alcool n'est pas frelatée.

    OK, le public a une influence. J'ai commencé un autre blog parce que je racontais trop ma vie sur la Chandelle, que trop de monde lisait, que c'était malsain. Je préfère être un peu plus intransigeant. Mais c'est une affaire de choix. Si vous tenez un blog pour raconter votre vie, c'est ben correct. Mais lire de la poésie, ce n,est pas raconter sa vie. Oh non.

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  18. Excuse-moi, mais t'es un libertarien néo-libéral? Tu votes ADQ? Es-tu conscient du poids un peu de ce que tu portes? Ils ont le droit aussi ceux qui décident de rouler en VUS et de faire rouler leur char 20 minutes pour le réchauffer. Mon droit individuel, mon droit individuel... On se croirait à un congret de jeunes entrepreneurs...
    C'est quoi comme mentalité, j'aime pas je crache, je vis pour moi, m'exprime pour moi. L'homme un animal social... non, non, vous vous trompez de citation c'est: l'homme un animal asocial qui pisse droit! Et dans la face de celui devant, s'il a eu la mauvaise idée de venir se planter devant moi... Peut-être même qu'il me remerciera! Quelle difficulté non, de vivre en société? En plus il se trouve qu'il y ait de mauvais poétes. On préférerait encore qu'ils se contentent d'être des consommateurs muets. Quelle drôle d'idée, décider de s'exprimer, de créer, quand on est pas bourré de talent. Détrompez-vous, la démocratisation des arts ça ne veut pas dire 'exprimez-vous, on vous écoute', ça veut dire 'fermez-la, j'ai tant à dire'.
    Quand t'aimes pas la pièce au théâtre tu ne te lèves pas pour cracher sur les acteurs je m'excuse.
    Ce monde-là s'exprime et si t'aimes pas ça tu le dis à tes amis, tu vas voir les artistes après pour leur dire, tu publies un pamphlet, je m'en sacre, mais tu lances pas des tomates.
    À moins... à moins... à moins peut-être que ce qui se dise sur la scène représente un danger...
    Vous défendez le droit d'huer comme d'autres défendaient le droit à la révolution. Le problème, c'est que le droit à la révolution il se fait pas autour d'un nombril.
    Ta liberté d'expression elle s'arrête où commence celle des autres.
    Et ma liberté de me déplacer pour assister à un Festival que je trouve génial est associé au droit d'entendre ce que je suis venue écouter.
    Ton droit de te plaindre tu l'as, ton droit de te plaindre au dépend du plaisir de tout le monde tu ne l'as pas. À moins, bien sûr, que politiquement tu sois un libertarien convaincu. Faut être conséquent. La vie en société, ça se fait pas juste autour d'une pancarte pour Kyoto ou contre la guerre en Irak.
    (Veuillez prendre note que j'écris ce texte sans AUCUNE connaissance des opinions politiques du destinataire... ils s'adressent à tous ceux qui sont inconséquents. Tous ceux qui te traitent de fasciste en te crachant au visage sans te laisser finir ta phrase. Ou qui revendique leur droit acquis de censurer qui ils veulent dans une tribune justement faite pour donner la parole à qui la veut... )

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  19. t allée à l'uqam non?

    je blague. mais tu reconnais tout de même, c'est là où je suis d'accord, que les mots ont du poids, sont des armes.

    Là où je ne suis pas d'accord, c'est aux répercussions des mots sur l'esprit, comparativement à celles des polluants sur la santé.

    Je crois que ces répercussions sont tout à fait éloignées, rien à voir, en somme.

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  20. Oui, suis allée à l'UQAM. Pire, j'y vais encore, j'y enseigne même. J'y ai milité, j'y ai fait mes classes, me suis fait traiter de fasciste ou de gaugauche, de sioniste ou d'antisémite, dépendant de qui me regardait dans les yeux.
    Et j'y ai appris une chose: toute liberté d'expression implique un devoir d'écoute... Sinon, c'est du nombrilisme unilatéral. Et oui, c'est une attitude qui mène à des guerres. Ailleurs bien sûr, mais ailleurs c'est souvent notre cours arrière.
    Résumons (pour prouver que je ne m'éloigne pas du propos): nous sommes allés à une soirée de poésie où nous avons été dans l'incapacité d'entendre quoi que ce soit parce que des gens jasaient... Pas parce qu'ils militaient, qu'ils huaient, qu'ils se révoltaient. Non, des gens jasaient, Boisvert faisait rire la galerie et nous on a rien entendu. Quand quelqu'un (allo Daniel!) a le courage de s'en plaindre on lui répond: «Et la liberté d'expression... et ma liberté de ne pas aimer... ma liberté d'huer... ma liberté de...» Hey, baissez les armes compagnons, vous ne revendiquiez rien, même pas le droit de ne pas aimer, vous n'avez pas écouter. Le seul droit que vous revendiquiez, c'est celui de chacher et de socialiser pendant que d'autres prenaient le micro. Sortez-nous pas des drapeaux de libertés fondamentales pour ça... on se croirait dans les rues de Québec! C'était mon dernier mot virtuel sur cette question...
    Et Daniel tu es mon héros ;o).

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  21. se taire quand on lit devant nous, par respect pour ceux qui écoutent et ceux qui lisent, qui ont le COURAGE de lire en avant.

    vous n'avez donc rien retenu des anti-leçons dadas, à l'uqam? Non, sûrement que pendant ce temps, on vous bourrait le cul avec Bourdieu et autres consorts au lieu de faire lire Debord et Tzara.

    Rien de plus dangereux en somme que les gens qui se targuent d'être à l'écoute des autres et ne se taisent en fait que pour leur propre plaisir.

    who's who, hein?

    les spectacles de free jazz des années 60, enregistrés en bootlegs, révèlent que la foule qui s'y rendaient n'écoutaient pas religieusement, tel un concerto, l'énergie catapulte qui s'y déployait. On entend les gens boire, parler, s'amuser. Et ce bruit fait partie de la musique.

    La conception passéiste qui veut que la soirée de poésie soit un lieu de recueillement et d'écoute me fait regretter amèrement mon époque. je pense sérieusement à crier des bêtises la prochaine fois que je me pointe au micro.

    criss de pays mou remplis d'artiste faire-plaire et de wannabees respectueux.

    «je ne prends pas le temps de regarder
    je n'ai pas de temps à perdre avec ça.»
    - Boisvert

    c'est la seule raison qui puisse tenir. Et s'il se trompe, tant pis pour lui, et tant mieux pour nous, qui avions tant raison.

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  22. Je vous ferai remarquer que je n'étais pas 'indignée' que des gens parlent pendant la soirée, j'étais 'dérangée'. J'ai été 'indignée' qu'on revendique la liberté d'expression pour avoir le droit de parler plus fort que ceux qui ont le micro. J'ai une autre définition de la liberté d'expression.
    Mais là j'arrête de pourrir le site de Dan avec mes élucubrations de wannabees respectueux... surtout que c'est rendu que le mou pays repose sur mes bien frêles épaules...
    Après on nous dit qu'on exagère... franchement. Écoutez-vous parler... on a juste signifié qu'on avait été dérangé de se déplacer pour entendre des poètes qu'on n'a pas entendu. Et ça frappe dans tous les sens pour nous dire qu'on ne comprend rien à l'art. Give me a break, on a pas la même façon de définir 'bonne soirée' et c'est pas parce que j'ai une vision 'passéiste' de ce qu'est une soirée de poésie, parce que je n'avais aucune idée de ce que pouvait bien être une soirée de poésie...
    Les arguments du dernier commentaire de X (pour qui j'ai un immense respect, je m'en confesse sachant que c'est pas trop la mode...) ne font que me convaincre qu'on ne veut pas des néophytes. Ne pouvant rien répondre ni à l'argument Tzara ni à l'argument free jazz je vous laisse dans vos plate-bandes bruyantes et je resterai dans mon silence radio, comme le reste du criss de pays mou. Vive l'art démocratique...

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  23. Parce qu'on a reproché à un gars saoul d'avoir crié des âneries, âneries qu'on OSE associer à ses frappes (c'est insulter Boisvert plus que je ne l'ai fait!), on nous traite d'intolérants, d'envieux, de douillets, de passéistes mous, d'artistes faire-plaire, de wanabees respectueux...

    C'est quand même pas mal de se faire traiter de passéiste par quelqu'un qui prend en exemple des spectacles jazz des années 60! Je me dis qu'il doit savoir de quoi il en ressort...

    Ceci dit, je ne suis d'accord avec Maxime sur un point: l'évènement ne doit pas devenir un lieu de recueillement. Je n'ai jamais voulu d'église pour la poésie; que ça bruite fasse partie du charme, tout à fait d'accord. Mais à la réaction d'ayatollahs de quelques élus qui, eux, savent (sans complément, ils savent intransitivement), je me demande qui est conservateur et intolérant.

    Pour ce qui est de l'extrait cité par Tony: quand on frappe au hasard, il ne faut pas être surpris de taper sur la gueule d'un ami; quand on tire on hasard, il arrive qu'une balle te ricoche en pleine figure.

    C'est pas parce qu'on est poète qu'il ne peut y avoir faute de frappe.

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  24. je ferai remarquer que je ne veux en aucun cas pourrir ton site, je trouve la discussion plutôt intéressante. Surtout depuis que Catherine s'y est ajoutée, parce qu'elle a du chien, c'est le moins qu'on puisse dire.

    je peux être insultant some times, mais je le fais toujours en supposant que les gens savent à quel point je suis sérieux (i.e. pas du tout, je ne fais que jaser, mordre, bref, un chien «je suis un chien» dixit Ferré)

    j'ai aussi été dérangé par Boisvert, et la seule raison pour laquelle je ne me suis pas levé pour le traiter de vieux con fini est que Tony a pris la situation en main assez vite, ce qui n'a pas empêcher le sus-dit de continuer à grommeler ses imprécations. Au Festival de 3-rivières, il avait aussi gueuler pendant qu'une amie, anglophone, s'était avancée au micro pour lire en français des poèmes de tristan tzara. (salut Kate!!!)

    j'ai été le voir, lui ai dit qu'elle lisait du Tzara, et que s'il ne fermait pas sa gueule, j'allais me fâcher. Il a trouvé ça bien sympathique. Vous voyez le genre de bonhomme?

    plus tard, un peu soûl, j'ai cassé son verre de vin sur le plancher. Accident. Il me trouvait de plus en plus sympathique.

    Ça fait partie de la vie non? C'est effectivement très plate pour vous, qui étiez assis à côté, et de Boisvert et des toilettes.

    je me rends compte que j'ai dit bien des âneries sur ce post. Ce qui m'avait dérangé, c'est l'appel à la mort que Daniel avait fait. J'Ai trouvé ça dégueulasse, tout simplement : «Et contrairement à leur poésie, les vieux poètes irrespectueux finissent immanquablement par mourir.» Vraiment chien, man.

    il y a plusieurs sortes de passé. Paul Claudel et Marcel Duchamp, c'est très différent. Le free jazz, pour moi, est encore et toujours un passé vivant. Quelque chose d'inspirant, une espèce de révolte formelle qui sous-tendait une révolte éthique et morale absolue.

    je n'aurais pas dû utiliser «passéiste». Convenu, peut-être, à la place.

    Sur ce, bonne journée.

    Psst - je suis très heureux de savoir que plusieurs d'entre vous me déteste, et même mieux, ne me respecte pas. Formez des clubs! :)

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  25. Qui l'eût crute?! Moi aussi, j'avoue avoir pris plaisir à cet échange; le nombre de fois où je m'installais devant l'ordinateur en ouvrant une bière pour lire les commentaires... :)

    Désolé Maxime que tu aies pris la dernière phrase du blogue pour un appel à mort. Ce n'était pas du tout le cas. C'était plutôt métaphorique, pour souligner l'éphémérité de notre présence à tous (que je suis profond!), et qu'un jour, l'élément dérangeant (Boisvert, moi ou Michael Jackson) ne se présentera pas au rendez-vous.

    Mais bon, que tu trouves certains de mes propos dégeulasses, ça fait du bien après toutes les allusions à la religion et au conformisme.

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  26. Moi aussi j'y ai pris vraiment plaisir...
    Et ça fait du bien de se faire dire qu'on a du chien (après 4 mois à s'être fait répéter qu'on est pure... j'aime bien mieux avoir du chien...)

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  27. Wow! Voilà que Maxime prodigue la joie et la bonne humeur! Une vraie Mary Poppins!

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