lundi 6 décembre 2004

Hôtel, macaques japonais et tartare.

Dame V, un couple d’amis et moi sommes de retour de Québec. La dernière fois que j’y avais mis les pieds, c’était pour voir Dumas au festival d’été 2003. La fois d’avant, c’était pour me faire gazer par une troupe simiesque masquée au Sommet des Amériques. Mais les fois se suivent et ne se ressemblent pas, et cette année, c’est à l’hôtel que je logeais.

De toute ma vie, c’était ma deuxième expérience hôtelière. La première, c’était en Russie. Un choix paresseux. Parce que les autorités russes voulaient avoir une adresse où j’étais pour coucher à St-Petersbourg avant de m'accorder mon visa. Je n’avais pas d’amis russes, et dans les hôtels, impossible de réserver sans numéro de visa... Avant de virer fou, j’ai pris un formulaire bilingue (finnois-russe), j’ai aligné des lettres sur des lignes pointillées et j’ai payé dans une monnaie étrangère pour qu’un arnaqueur finlandais avec un nom rempli de trémas s’occupe de tout. Hyvää matka. Alors j’avais dormi dans une chambre nauséabonde d’un immense hôtel pré-kroutchevois choisi par le tas de trémas, d’où je pouvais voir la tombe de Dostoïevski au travers les émanations bleutées des Lada.

Anyway. Tout ça pour dire que j’étais à Québec cette fin de semaine. À l’hôtel. Avec mini bar à maxi prix, nouveau testament, fer à repasser, robe de chambre, tout le bataclan. J’ai eu des envies de cleptomanie toute la fin de semaine. Avant le resto, on s’est tapé quelques longueurs dans la piscine chauffée extérieure. Le corps au chaud, les cheveux gelés durs, comme des macaques japonais. Après on s’est payé un resto où le serveur a apporté un échantillon de tartare dans une assiette pour que notre amie Barbara donne au chef son approbation... Nous, pensant que le serveur avait eu vent de son petit appétit et qu’il voulait faire le farceur, on riait comme des babouins... Mais bon, pour ramener le sérieuxquelques secondes, il n’y a rien comme un serveur stoïque qui reste là, les deux mains dans le dos pendant 3 minutes, à attendre que tu goûtes ton échantillon de tartare... On s’est bidonné ferme ce soir-là, au resto, à l’hôtel et un peu au delà.

Mais malgré la rigolade et le très bon temps passé, l’idée que je me fais des hôtels n’a pas beaucoup changé: c’est confortable, un peu cher et pas mal beige. C’est comme l’aile psychiatrique d’un hôpital privé, sauf que les patientes qui vous entourent sont poudrées un peu plus que nécessaire.

1 commentaire:

  1. Merci pour les voyages. Moi la dernière fois que j'ai été à Québec, j'ai dormi dans la chambre no. 13, sans-fenêtre. J'ai bien aimé l'experience d'être partout et nulle part dans un endroit qui n'est pas supposé vraiment exister, sauf pour le sens de l'humour de l'architecte (ou le sens d'économie des hoteliers). La réceptionniste nous avait assuré que c'était un chiffre chanceux puisque c'était sa date d'anniversaire.

    Ok j'arrête, c'est ton blogue. Bonne journée :)

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